Depuis sa sortie en 2019, The Platform (El Hoyo), réalisé par Galder Gaztelu-Urrutia, s’est imposé comme une œuvre cinématographique à la fois glaçante et captivante.
Ce thriller dystopique espagnol explore les thèmes de la justice sociale, de la stratification économique et de la lutte pour la survie dans un univers confiné et vertical, reflétant les inquiétudes croissantes de la société contemporaine face aux inégalités et aux tensions socio-économiques de notre époque.
Mais au-delà de son intrigue saisissante, The Platform a également exercé une influence symbolique et culturelle majeure sur les récits modernes dans les séries télévisées et le cinéma.
Une allégorie brutale des inégalités
Dans The Platform, les personnages évoluent dans une prison verticale où une plateforme descend chaque jour, transportant de la nourriture. Les détenus situés aux étages supérieurs accèdent en premier à la nourriture, laissant des restes — ou rien — à ceux des niveaux inférieurs. Cette mécanique simple mais efficace illustre les dynamiques de pouvoir et de prédation dans une société où les ressources sont inégalement réparties.
« La prison verticale devient une métaphore glaçante des réalités socio-économiques de notre monde, où les privilégiés décident du sort de ceux qui sont en bas de l’échelle. »
Cette allégorie résonne particulièrement dans un contexte où les inégalités mondiales sont de plus en plus visibles, comme l’illustrent les récents rapports sur l’accès inégal aux vaccins contre le COVID-19, alimentant les débats sur la redistribution des richesses et l’éthique collective.
Une esthétique qui inspire le récit moderne
L’esthétique minimaliste et oppressive du film a également marqué un tournant dans la manière de représenter des mondes dystopiques. Ce choix visuel a trouvé écho dans des œuvres récentes comme Squid Game et Severance, qui explorent aussi les conséquences d’une organisation hiérarchique implacable.
Ces séries exploitent une imagerie visuelle épurée mais lourde de sens, où chaque détail — des couleurs aux espaces — participe à une critique sous-jacente de notre système. Par exemple, l’utilisation répétée de teintes froides ou neutres peut évoquer la déshumanisation et le déséquilibre, tandis que les espaces confinés amplifient le sentiment de contrôle et d’oppression.
« Comme The Platform, les séries modernes jouent avec l’idée que l’espace devient un personnage à part entière, reflétant les dilemmes moraux des protagonistes. »
Des personnages comme miroirs de l’humanité
Au cœur de The Platform, les interactions humaines — parfois violentes, parfois solidaires — dépeignent un portrait cru de l’égoïsme et de l’altruisme. Ces relations évoluent au fil du film, reflétant la transformation des personnages face à l’adversité : certains sombrent davantage dans l’individualisme, tandis que d’autres trouvent des moyens inattendus d’exprimer leur humanité et leur solidarité.
Cette évolution ajoute une couche de complexité à l’analyse des comportements humains dans des conditions extrêmes. Ces thèmes universels ont influencé des récits modernes qui mettent en scène des personnages forcés de confronter leurs propres limites à travers des situations extrêmes. Pensons à l’évolution des personnages de The Last of Us, où les choix moraux deviennent centraux.
« Les protagonistes de The Platform incarnent le paradoxe humain : le besoin de survie entre en collision avec le désir de solidarité. Cette tension résonne dans les récits post-apocalyptiques contemporains. »
Une critique toujours actuelle
Si The Platform a été acclamé pour son approche audacieuse, il a également suscité des débats sur sa fin ouverte et sa violence explicite. Pourtant, c’est précisément cette absence de résolution qui renforce son impact symbolique : le film ne prétend pas offrir de solutions, mais invite les spectateurs à questionner leur propre place dans ce système défectueux.
« En refusant de conclure de manière définitive, The Platform oblige le spectateur à affronter ses propres complicités dans les inégalités qu’il dénonce. »
Un film à l’épreuve du temps
The Platform continue d’influencer le paysage culturel en inspirant des œuvres qui explorent les thèmes de l’injustice et de la survie. En fusionnant une critique sociale percutante avec une narration captivante, le film a établi une nouvelle norme pour les dystopies modernes, rendant ses échos inévitables dans les années à venir.
Cette évolution soulève une question fascinante : comment les dystopies cinématographiques continueront-elles à refléter nos peurs et nos espoirs dans un monde en perpétuelle transformation ?





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