Regards sur le ciel : quand la satire rencontre l’apocalypse

« Don’t Look Up : Déni cosmique » (Adam McKay, 2021) n’est pas qu’une simple comédie. C’est une satire mordante qui utilise l’apocalypse imminente pour mettre en lumière les travers de notre société moderne. À travers l’histoire de deux astronomes, le Dr. Randall Mindy (Leonardo DiCaprio) et Kate Dibiasky (Jennifer Lawrence), qui découvrent une comète se dirigeant droit vers la Terre, le film explore des thèmes comme le déni, l’avidité, la manipulation médiatique et l’inaction politique face à une crise globale.

Une allégorie percutante de notre époque

Le film fonctionne comme une allégorie puissante de la crise climatique actuelle. La comète, symbole d’une menace existentielle imminente, est ignorée, minimisée, voire exploitée à des fins politiques et économiques.

Cette allégorie est d’autant plus percutante qu’elle s’appuie sur des situations absurdes et des personnages caricaturaux qui, paradoxalement, reflètent une réalité troublante. Le président Orlean (Meryl Streep), plus préoccupée par les sondages que par la survie de l’humanité, et son fils Jason (Jonah Hill), chef de cabinet immature et incompétent, incarnent une classe politique déconnectée des enjeux réels.

Médias et société du spectacle : le règne du divertissement

Le film critique également le rôle des médias dans la construction de la réalité et la manipulation de l’opinion publique. L’émission matinale « The Daily Rip », animée par Brie Evantee (Cate Blanchett) et Jack Bremmer (Tyler Perry), privilégie le divertissement et la superficialité au détriment de l’information sérieuse.

Le personnage de Kate Dibiasky, scientifique brillante mais émotionnellement instable, illustre la difficulté de faire entendre la voix de la raison dans un monde saturé d’informations et dominé par l’émotionnel. Sa colère et son désespoir face à l’indifférence générale résonnent avec l’éco-anxiété grandissante de notre époque.

L’avidité et le techno-solutionnisme : des illusions dangereuses

« Don’t Look Up » dénonce également l’emprise de l’avidité et du techno-solutionnisme sur nos sociétés. Peter Isherwell (Mark Rylance), milliardaire excentrique et PDG de la société technologique BASH, incarne le capitalisme sauvage et la croyance aveugle en la technologie pour résoudre tous les problèmes, même les plus graves. Son projet d’exploiter la comète à des fins lucratives, au lieu de la dévier, illustre les dangers d’une vision utilitariste et court-termiste du monde.

Un appel à la prise de conscience et à l’action

Malgré son ton satirique et pessimiste, « Don’t Look Up » n’est pas dénué d’espoir. Le film appelle à une prise de conscience collective et à une action urgente face aux défis qui menacent l’humanité. La scène finale, où les personnages principaux se réunissent pour un dernier repas en famille, transmet un message de solidarité et d’humanité face à l’inéluctable.

En définitive, « Don’t Look Up : Déni cosmique » est un film puissant et provocateur qui nous invite à réfléchir sur notre rapport au monde, à la technologie et à l’information. Il nous rappelle que l’avenir de l’humanité dépend de notre capacité à surmonter le déni, l’avidité et l’individualisme pour construire un avenir plus juste et durable.

Sources :

  1. Gone Hollywood
  2. EURSC MAG
  3. journal Le Devoir
  4. Partage-le
  5. AlloCiné
  6. La Croix
  7. Reporterre

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