L’épisode 3 de The Last of Us marque un tournant audacieux dans la série HBO. En délaissant temporairement Joel et Ellie, il plonge dans l’histoire poignante de Bill et Frank, deux survivants dont la relation redéfinit les codes narratifs du post-apocalyptique. Entre romance tragique et réflexion sur l’humanité, ce chapitre offre une densité émotionnelle rare, tout en alimentant les arcs de ses protagonistes principaux.
Résumé de l’épisode 3 : Long, Long Time
L’épisode s’ouvre sur Joel construisant un cairn en hommage à Tess, geste silencieux qui cristallise sa difficulté à verbaliser son deuil. Alors que lui et Ellie explorent un supermarché abandonné, le récit bifurque vers Bill, survivaliste paranoïaque, et Frank, échoué dans une fosse piégée. Leur rencontre en 2003 initie une relation de deux décennies, alternant entre conflits, tendresse et déclin inévitable. Leur histoire se clôt par un suicide pactisé, laissant derrière une lettre exhortant Joel à protéger ceux qu’il aime.
The Last of Us Épisode 3 : Comment la Perte et la Survie Redéfinissent l’Humanité
La survie comme prison volontaire
Bill incarne la survie extrême : ses clôtures électriques et pièges illustrent une méfiance pathologique envers le monde extérieur. Pourtant, sa rencontre avec Frank révèle le paradoxe de son existence : isolé pour se protéger, il s’enferme dans une solitude tout aussi mortifère. La scène où Frank plante des fleurs dans leur jardin fortifié symbolise cette tension entre sécurité et étouffement.

La série interroge ici un thème central : la survie a-t-elle un sens sans connexion humaine ? Bill répond initialement par la négative, jusqu’à ce que Frank lui apprenne à « vivre plutôt que survivre ». Leur dîner aux fraises et vin volés devient un acte de rébellion contre l’austérité post-apocalyptique.
La perte comme catalyseur de vulnérabilité
Joel, quant à lui, incarne une autre forme de perte. Son cairn pour Tess n’est pas qu’un hommage : c’est une tentative de contrôler l’incontrôlable. Contrairement à Bill qui s’autorise à aimer, Joel reste muré dans son mutisme, refusant même de prononcer le nom de Tess devant Ellie. Cette divergence éclaire deux philosophies opposées face au deuil :
- L’ouverture comme risque nécessaire (Bill)
- L’isolement comme protection (Joel)
The Last of Us Épisode 3 : Les Scènes Clés qui ont Ému le Public
Le baiser sous les cerisiers en fleur
La séquence de 2013 montre Bill et Frank vieillissants, partageant un dernier repas avant leur suicide. Le plan fixe sur leurs mains entrelacées, puis la coupure abrupte pendant leur baiser, évite tout pathos excessif pour privilégier une sobriété déchirante. Cette ellipse narrative respecte l’intimité du moment tout en amplifiant son impact.

La lettre de Bill : un héritage émotionnel
Le message posthume de Bill à Joel fonctionne comme un pivot thématique :
« J’ai détesté chaque seconde avec toi… Et je le referais sans hésiter. »
Ces mots résument l’ambivalence des relations humaines dans The Last of Us : dangereuses mais indispensables. La caméra capte subtilement le tremblement de la main de Joel tenant la lettre, trahissant son émotion refoulée[4].
The Last of Us Épisode 3 : Joel et Ellie, une Dynamique en Quête d’Équilibre
Le poids du non-dit
Après la mort de Tess, Joel adopte une froideur tactique envers Ellie. Lorsqu’elle tente d’évoquer Tess dans les bois (« Ne m’en veux pas pour quelque chose qui n’est pas de ma faute »), il l’interrompt brutalement. Ce rejet montre sa peur panique de la proximité émotionnelle, héritage de la mort de sa fille Sarah.

L’arme de Frank : un symbole prophétique
En volant le revolver de Frank, Ellie s’approprie littéralement l’héritage de Bill. Cet objet deviendra un leitmotiv visuel dans la série, matérialisant sa transition de protégée à protectrice.
The Last of Us Épisode 3 : Bill, le Miroir Déformant de Joel
Deux faces d’une même médaille
Craig Mazin, co-créateur de la série, explique : « Bill et Joel sont des protecteurs compulsifs, mais où Bill échoue, Joel doit réussir ». Leurs différences s’expriment dans leur rapport à l’amour :
- Bill accepte de mourir pour Frank
- Joel survit grâce à Ellie
La scène où Bill confie Frank à Joel avant de mourir (« Protège-le comme je n’ai pas su le faire ») révèle leur complicité toxique.
Un leg matériel et philosophique
En léguant sa base et ses armes, Bill offre à Joel les moyens de sa mission, mais surtout une justification existentielle. Sa lettre (« Sauve Tess ») prend une ironie tragique post-mortem, forçant Joel à affronter son échec.

The Last of Us Épisode 3 : Les Flashbacks de 2003, Clés d’une Écriture Circulaire
2003 vs 2023 : échos et contrastes
Les flashbacks dévoilent l’évolution de Lincoln, ville que Bill transforme en bastion autarcique. Les détails parlent :
- En 2003 : pelouse impeccable, clôtures neuves
- En 2023 : maisons décrépies, jardin en friche
Cette dégradation parallèle à la santé de Frank inscrit le temps comme personnage à part entière.
La chanson Long, Long Time : un choix méta-narratif
Le titre de Linda Ronstadt, répété au gramophone, joue avec la notion de durée :
« Love will abide, take things in stride »
Ces paroles prophétisent inconsciemment la relation Joel-Ellie, où la confiance se construira sur la longue durée.
The Last of Us Épisode 3 : Un Héritage Culturel au-Delà des Polémiques
Malgré une note sabotée sur IMDb par des critiques homophobes, l’épisode a redéfini les attentes envers les adaptations de jeux vidéo. En osant dévier du matériel source pour approfondir des personnages secondaires, il prouve qu’une bonne adaptation n’est pas une copie, mais une réinterprétation.
The Last of Us Épisode 3 : Quand l’Amour Résiste aux Champignons et aux Préjugés
Avec son épisode 3, The Last of Us transcende son statut de série post-apocalyptique pour explorer l’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et résilient. En faisant de Bill et Frank les architectes involontaires de l’évolution de Joel, la série prouve qu’aucune histoire n’est secondaire quand elle parle du cœur humain.





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