Matez-moi ça ! Black Mirror revient avec un épisode qui va vous retourner le cerveau, mais pas comme d’hab. Oubliez les trips technologiques flippants et les univers glauques. « Eulogy » nous balance une claque émotionnelle avec Paul Giamatti en mec paumé qui doit revisiter une histoire d’amour pourrie grâce à une technologie funéraire. Et franchement, ça déchire sa race.

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UN PAUL GIAMATTI AU SOMMET DANS UNE DYSTOPIE ÉMOTIONNELLE

Alors les gars, parlons peu mais parlons bien. Paul Giamatti, ce roi des acteurs à contre-emploi, nous livre ici une performance à vous filer des frissons. Il joue Phillip, un type ordinaire qui apprend la mort de son ex, Carol Hartman (devenue Carol Royce). Le bonhomme est clairement pas remis de cette histoire vieille de plusieurs décennies. Un cœur brisé qui n’a jamais cicatrisé, vous voyez le délire ?

Notre Phillip reçoit un coup de fil pour lui annoncer la nouvelle, et on lui propose de participer à une technologie appelée « Eulogy » pour aider à préparer l’éloge funèbre. En gros, un petit gadget façon AirTag qu’on colle sur sa tempe et qui permet de plonger dans les photos pour raviver ses souvenirs. Concept à la Black Mirror : basique mais efficace. (À se demander pourquoi ils n’ont pas filé ce gadget à mon pote qui a planqué ses bitcoins et ne retrouve plus le code.)

Sauf que voilà, notre bonhomme a un sérieux problème : dans un accès de rage post-rupture, il a détruit toutes les photos montrant le visage de Carol. Découpées, griffonnées, brûlées… Le mec a fait un carnage façon ex psychopathe. Et le pire ? Il ne se souvient même plus à quoi elle ressemblait. Autant dire que pour l’hommage, on part mal !

BACK TO THE PAST : QUAND LA TECH RÉVEILLE NOS FANTÔMES

Et c’est là que la magie Black Mirror opère. La technologie permet à Phillip de littéralement « entrer » dans ses vieilles photos, explorant ses souvenirs figés comme des dioramas 3D où il peut se balader. Il est accompagné par un « Guide » numérique, joué par Patsy Ferran, qui l’aide à naviguer dans ces fragments de mémoire.

Ce dispositif narratif est absolument génial. Charlie Brooker (le créateur de la série) nous épargne les explications techniques barbantes pour se concentrer sur l’émotionnel. On plonge dans ces souvenirs avec Phillip, on s’y balade comme dans un musée personnel. C’est visuellement splendide et franchement poétique.

Le dispositif « Eulogy » : plongée dans nos photos souvenirs

Le concept d’Eulogy est ultra crédible. Un peu comme une version avancée de ces applis qui améliorent nos vieilles photos pixelisées, mais en mode immersif. Brooker s’est inspiré du documentaire « The Beatles: Get Back » de Peter Jackson, qui utilisait la tech pour améliorer des archives pourries et en extraire des sons inaudibles. Ici, c’est notre mémoire qu’on améliore.

C’est d’ailleurs un truc de dingue à quel point l’épisode jongle habilement entre la nostalgie des vieilles photos argentiques (ces polaroids imparfaits à la lumière foirée) et les possibilités futuristes de l’IA. Une réflexion pas con sur notre façon de stocker nos souvenirs avant l’ère des smartphones où on mitraille 200 photos identiques. Chaque cliché était précieux, donc chaque destruction l’était aussi.

RELATIONSHIPS FROM HELL : ANATOMIE D’UNE RUPTURE

Au fil de l’exploration de ces photos, on découvre l’histoire de ce couple brisé. Et quand je dis brisé, c’est pas juste une petite engueulade de merde. Comme dans toute relation toxique qui se respecte, les deux tourtereaux se sont bien pourri la vie.

Carol est partie à Londres pour jouer du violoncelle dans « Le Fantôme de l’Opéra » (petit clin d’œil méta aux spectres qui hantent l’épisode). Phillip, resté aux États-Unis, se sent abandonné. Et là, il fait la connerie classique : il se tape sa collègue Emma. Le pire ? Carol l’apprend quand Emma répond au téléphone chez lui. Ouais, niveau subtilité, on repassera, mon gars !

Phillip, plein de remords, se pointe à Londres pour faire sa demande en mariage dans un resto chicos. Mais Carol reste muette face à sa proposition et se barre sans un mot. Et notre Phillip de raconter cette histoire depuis 30 ans comme celle de la méchante Carol qui l’a humilié en public. Alors qu’en vrai ? Le mec était bourré après avoir descendu seul une bouteille de champagne. Classe.

TWIST AND SHOUT : LES RÉVÉLATIONS QUI CHANGENT TOUT

Et là, mes p’tits loups, arrivons au moment où Black Mirror nous retourne le cerveau. Plus l’épisode avance, plus on comprend que le récit de Phillip est complètement biaisé. Le Guide commence à challenger sa version des faits, et c’est là que ça devient ouf.

Première claque : Carol n’a pas bu de champagne ce fameux soir parce qu’elle était enceinte ! Deuxième baffe : le bébé n’était pas de Phillip, mais d’un musicien de l’orchestre avec qui elle a eu une aventure d’un soir… par vengeance après avoir découvert l’infidélité de Phillip. Troisième patate : le Guide numérique est en fait basé sur Kelly, la fille de Carol. Bim, bam, boum, KO technique pour notre narrateur peu fiable !

L’épisode devient alors une magnifique réflexion sur la façon dont on réécrit nos histoires pour nous donner le beau rôle. Phillip s’est construit un récit où il était la victime, effaçant littéralement (en découpant les photos) et métaphoriquement la réalité. La technologie devient l’outil qui le force à faire face à sa propre mauvaise foi. Méta comme on aime !

LAST CALL : CE QUE NOUS DIT BLACK MIRROR SUR LE DEUIL ET LA MÉMOIRE

Dans un final d’une beauté à vous filer la larme à l’œil, Phillip découvre une lettre que Carol lui avait écrite à l’époque. Une lettre qu’il n’avait jamais vue, planquée dans ses affaires depuis des décennies. Elle lui proposait de la retrouver après sa performance, mais il n’y est jamais allé. Et là, boum, c’est le drame. Notre bonhomme réalise qu’il s’est privé d’une potentielle réconciliation par fierté mal placée.

Ce qui est dingue, c’est que pour une fois, Black Mirror utilise la technologie comme outil de guérison plutôt que de destruction. Eulogy permet à Phillip de revoir ses souvenirs avec honnêteté, de comprendre ce qui s’est vraiment passé. Et miracle, de se souvenir enfin du visage de Carol. La dernière scène, où il écoute un enregistrement de Carol jouant du violoncelle en se remémorant son visage, est un putain de chef-d’œuvre d’émotion pure.

La série nous dit quelque chose de profond sur le deuil : parfois, on ne peut faire notre deuil de quelqu’un qu’en acceptant le rôle qu’on a joué dans la relation. Et si la technologie peut nous aider à voir nos propres erreurs… est-ce vraiment dystopique ? Charlie Brooker nous fait un sacré pied de nez avec cet épisode qui pourrait bien détrôner « San Junipero » comme favori des fans.

Au final, « Eulogy » nous rappelle une vérité qui fait mal : on passe notre vie à construire nos propres prisons mentales, et seule l’honnêteté peut nous en libérer. Même si ça prend 30 ans et une technologie futuriste pour y arriver.

Et vous, qu’avez-vous pensé de cet épisode ? Une claque émotionnelle ou un Black Mirror trop gentil ? Balancez vos avis en commentaires !

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