Le grand plongeon dans l’enfer rouge
Alors les amis, accrochez vos ceintures ! L’épisode 5 de cette ultime saison nous balance direct dans le grand bain sanglant de Gilead. June et Moira enfilent leurs habits de Marthas pour s’infiltrer dans ce trou à rats qu’est Jezebel’s, pendant que Luke joue les chauffeurs. Leur mission ? Retrouver Janine et l’informer du plan de Mayday pour faire la peau aux Commandants lors d’une réunion au penthouse. Pourquoi cet épisode mérite votre temps ? Parce qu’il représente le point de bascule où la résistance passe enfin à l’offensive, avec cette tension palpable d’une mission suicide qui pourrait tout changer.
« Back to Jezebel’s » : retour en territoire hostile
Retourner à Jezebel’s, c’est comme revisiter le cercle des enfers que Dante aurait oublié de mentionner. Une ambiance glauque à souhait où notre duo d’héroïnes avance masqué dans un terrain connu mais toujours aussi dangereux. La mise en scène joue habilement sur les contrastes : l’apparente banalité de leur entrée (deux Marthas dans une camionnette de livraison, rien d’anormal) et la tension électrique qui monte crescendo. Les visages partiellement couverts, elles se fondent dans le décor tout en portant leur rage comme un second vêtement. C’est du grand art scénaristique qui rappelle que les dystopies les plus efficaces sont celles qui font de l’ordinaire le terrain du terrifiante.
Cette tension entre normalité apparente et horreur sous-jacente, c’est tout le sel de cette série qui continue de nous retourner les tripes six saisons après son lancement. (Et franchement, peu de shows peuvent se vanter d’une telle constance dans le malaise !)
Le symbole « Janine » : résistance et fragilité
La rencontre avec Janine est un moment d’une puissance folle. On la trouve, cette survivante indomptable, en train de faire chanter « What’s Up » des 4 Non Blondes aux autres filles – « And I pray, oh my God, do I pray. I pray every single day for a revolution. » Le choix de cette chanson est un uppercut émotionnel, une métaphore transparente mais diablement efficace du besoin viscéral de révolte.
Janine, c’est la résilience faite femme. Après tout ce qu’elle a subi, la voilà qui organise la résistance de l’intérieur, shivs (couteaux improvisés) à l’appui ! C’est du pur Nietzsche en action : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. » Sauf que dans l’univers impitoyable de The Handmaid’s Tale, cette force nouvelle reste tragiquement fragile. Quand June la supplie de partir avec elles, Janine refuse d’abandonner « ses filles », illustrant ce dilemme cornélien typique des récits dystopiques : sauver sa peau ou rester solidaire du groupe.
Le visage de Madeline Brewer dans cette scène est à lui seul un cours magistral d’acting – mélange d’espoir, de résignation et de détermination qui vous prend aux tripes sans crier gare.
Quand les masques tombent : Lawrence et le power game
La confrontation entre June et le Commandant Lawrence est un chef-d’œuvre de tension. Ce moment où il intervient pour « sauver » June des avances répugnantes du Commandant Bell, sans réaliser qu’il s’agit d’elle sous son déguisement– c’est du pur thriller psychologique qui nous scotche à l’écran. Lawrence, ce personnage à la moralité fluide (pour rester poli), se retrouve lui-même dans un pétrin monumental quand il surprend la conversation des autres Commandants complotant pour le mettre « au mur ».
Sa position précaire illustre cette vieille maxime que les régimes totalitaires finissent toujours par bouffer leurs propres architectes. Jung appellerait ça la confrontation avec l’Ombre – cette partie de nous-même qu’on projette sur l’extérieur mais qui finit par nous rattraper. (Et dans le cas de Lawrence, l’Ombre a la taille d’un building entier, le pauvre vieux !)
« Girl power » vs. trauma : June et Moira face à leurs démons
La dynamique entre June et Moira atteint son point de rupture dans cet épisode. Et ce clash, mes amis, c’est pas juste une engueulade de colocs – c’est l’explosion des traumas différents qui façonnent leur vision de la résistance. Quand Moira reproche à June son obsession pour Janine, c’est toute la question de la hiérarchisation des souffrances qui est mise sur la table14.
Cette tension reflète magnifiquement la théorie des cycles sociaux mentionnée dans l’essai philosophique sur The Handmaid’s Tale : l’idée que l’histoire se répète dans la façon dont nous reproduisons parfois les schémas d’oppression entre nous. Même chez les victimes, des dynamiques de pouvoir s’installent – et c’est ce qui rend cette série si douloureusement vraie.
Le dialogue est cru, sans filtre : « On devrait arrêter de se disputer pour savoir qui souffre le plus, ça donne juste plus de pouvoir à Gilead ». BAM ! Une vérité cash qui résonne bien au-delà de la fiction.
Le grand échiquier de Gilead : Nick et Serena dans la tourmente
En parallèle de cette mission high-tension, les intrigues secondaires tissent la toile plus large du récit. Nick, ce personnage complexe qui marche sur un fil entre loyauté et trahison, doit nettoyer un désordre de sa propre fabrication. Son arc narratif incarne cette zone grise morale où la survie se négocie au prix de compromissions successives.
Quant à Serena (Yvonne Strahovski), elle reçoit une offre qui pourrait changer sa trajectoire, illustrant comment même les architectes féminines de l’oppression peuvent devenir des pions sacrifiables. L’ironie est savoureuse, presque jouissive pour les spectateurs qui ont assisté à sa cruauté pendant des saisons entières. (Karma is a bitch, comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique !)
Finale sous haute tension : la résistance s’organise
L’épisode pose les bases d’un plan B encore plus ambitieux : transformer le mariage grandiose de Serena en Gilead en une « noce rouge » – référence à peine voilée à Game of Thrones qui fait frétiller notre instinct geek. Le contraste entre Serena qui goûte des gâteaux et choisit des fleurs pendant que June prépare un massacre est d’une ironie délicieuse qui montre tout le talent des scénaristes.
Les « 10 fioles d’une mystérieuse substance blanche » introduites en Gilead nous laissent avec un cliffhanger de compétition qui donne envie de binger directement l’épisode suivant. (Poison ? Explosif ? Virus ? Les paris sont ouverts, les amis !)
Cette plongée en territoire ennemi transforme une simple mission d’infiltration en un kaléidoscope émotionnel où espoir et désespoir s’entrechoquent dans une danse macabre typiquement Atwoodienne.
📚 En savoir plus :
- [Analyse de l’épisode 4 de la saison 6 de The Handmaid’s Tale]
- [Descriptage de l’épisode 3 de la saison 6 de The Handmaid’s Tale]
- [Critique de l’épisode 2 de la saison 6 de The Handmaid’s Tale]
Et vous, qu’avez-vous pensé de cet épisode ? La stratégie de Mayday va-t-elle fonctionner ? Le mariage de Serena deviendra-t-il vraiment une « noce rouge » ? Partagez vos théories en commentaires !





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