Après le traumatisme de la mort de Joel, l’épisode 3 pose les bases d’une vengeance inévitable. Plus calme mais non moins intense, ce chapitre transitoire nous montre une Ellie brisée mais déterminée, prête à tout sacrifier pour faire payer les coupables. Spoiler alert : c’est pas joli-joli.
La douleur en silence
Silence pesant. Cadavres calcinés. Le générique qui défile sans la silhouette de Joel. Boum, le message est clair dès les premières minutes : on est dans l’après, ce moment où tout a basculé. Cet épisode 3 démarre sur les cendres encore chaudes du carnage qui a frappé Jackson, avec cette ambiance rouge sang qui enveloppe la scène d’ouverture. Ça pose l’ambiance, direct. Trois mois se sont écoulés depuis la mort brutale de Joel, exécuté froidement par Abby et ses potes sous les yeux impuissants d’Ellie. La série fait le choix judicieux de nous montrer les conséquences immédiates de cette perte, là où le jeu vidéo enchaînait plus rapidement vers la suite des événements.
On suit Ellie qui sort enfin de l’hôpital et qui déambule dans la maison désormais vide de Joel. Moment poignant s’il en est. Bella Ramsey, malgré les critiques débiles sur son physique (sérieux les gars, faut sortir un peu), livre une performance d’une justesse bluffante. Sa douleur est palpable, son regard vide parle plus que n’importe quel dialogue. Mazin et Druckmann ne se contentent pas de nous faire pleurer dans les chaumières, ils posent les jalons d’une transformation : celle d’une ado perdue qui devient une machine à vengeance. Et c’est flippant.
THE PATH TO REVENGE
« Que raconter maintenant que Joel est mort ? » C’est LA question qui plane sur cet épisode, et la réponse est claire : la vengeance, baby. Cette soif de représailles qui va devenir le moteur d’une descente aux enfers. La série prend son temps (peut-être un poil trop, mais on pardonne) pour montrer comment Ellie planifie méthodiquement sa revanche. Elle note tout, elle recueille des infos, elle cartographie, elle prépare son coup. Typique du comportement obsessionnel post-traumatique.
L’épisode nous montre aussi Jackson en reconstruction. Une communauté qui panse ses plaies, qui enterre ses morts, qui vote pour décider de la suite. J’adore comment la série nous plonge dans ce microcosme politique avec son conseil et ses prises de décision démocratiques. C’est tellement plus crédible qu’un énième monde post-apo où tout le monde se tire dessus sans réfléchir. Ici, y’a une vraie société qui tente de continuer à fonctionner malgré tout. Et ça, c’est la patte HBO dans toute sa splendeur : du worldbuilding aux petits oignons.
DINA, LA POTE INDISPENSABLE
Parlons de Dina, ce personnage qui gagne sérieusement en épaisseur dans cet épisode. Interprétée par Isabela Merced (qui déchire sa race, faut le dire), elle apporte un contrepoint essentiel à la rage d’Ellie. C’est elle qui fournit les infos sur les assassins de Joel, tout en essayant de tempérer les ardeurs vengeresses de son amie. Cette relation va clairement devenir centrale pour la suite, et on sent déjà les prémices d’une complicité qui dépasse le simple cadre de l’amitié.
L’épisode nous offre d’ailleurs quelques scènes inédites entre ces deux personnages, des moments qui n’existaient pas dans le jeu vidéo. Ces ajouts narratifs renforcent leur dynamique et préparent le terrain pour leur périple à Seattle. HBO sait qu’il ne suffit pas de copier-coller le jeu, mais qu’il faut aussi enrichir le récit pour que ça tienne la route en format série. Pari réussi sur ce point.
SCARS ET CICATRICES
Un autre élément important introduit dans cet épisode : les Séraphites, ou « Scars » comme on les appelle dans le jeu. Cette faction religieuse aux méthodes moyenâgeuses et reconnaissable à leurs cicatrices faciales (le fameux « sourire de l’ange ») vient ajouter une couche de complexité au monde de The Last of Us. Leur présence préfigure les conflits qui attendent nos personnages à Seattle, et c’est un élément de worldbuilding essentiel pour comprendre la suite.
Les différentes factions qui s’affrontent dans ce monde post-apocalyptique ne sont jamais simplement « bonnes » ou « mauvaises » – et c’est ça qui rend l’univers de The Last of Us si crédible et captivant. Même les WLF (Wolves), le groupe auquel appartient Abby, ne sont pas présentés comme de simples méchants unidimensionnels. Ces nuances vont devenir cruciales pour la suite de la saison, quand Ellie va se retrouver plongée dans une guerre qui la dépasse.
QUE DEVIENT-ON APRÈS LE DEUIL ?
Mais au fond, ce que raconte vraiment cet épisode 3, c’est comment la perte transforme. Comment elle déforme. Comment elle peut faire basculer une personne aimante en machine à tuer. On voit Ellie déposer des graines sur la tombe de Joel – un geste symbolique qui montre qu’elle est prête à lui pardonner, mais pas à ses meurtriers. C’est tout le paradoxe de ce personnage : capable d’amour et de tendresse, mais également d’une violence sans limites quand on touche à ses proches.
La série pose une question fondamentale : jusqu’où iriez-vous pour venger quelqu’un que vous aimez ? Et surtout, qu’est-ce que cette vengeance vous coûterait ? Ellie est prête à tout sacrifier – sa sécurité, ses amis, son humanité – pour faire payer ceux qui lui ont pris Joel. Et le plus flippant, c’est qu’on la comprend. On est là, devant notre écran, à hocher la tête en se disant « Ouais, bute-les tous, ma fille ». Puis on réalise que c’est exactement ce cycle de violence que la série veut questionner. Malin, les scénaristes.
L’épisode se termine sur le départ discret d’Ellie et Dina, qui quittent Jackson « par la petite porte ». Direction Seattle, direction vengeance. On sent que la machine est lancée et qu’aucun retour en arrière n’est possible. Le vrai voyage commence maintenant.
Un épisode de transition nécessaire qui, sous ses airs calmes, prépare une tempête d’émotions et de violence tout en posant des questions morales qui vous taraudent bien après le générique de fin.
FAQ
Quand se déroule l’épisode 3 par rapport à la mort de Joel ?
L’épisode 3 de la saison 2 se déroule trois mois après la mort de Joel. On voit Jackson en phase de reconstruction après l’attaque des infectés, et Ellie qui sort tout juste de l’hôpital pour commencer à planifier sa vengeance1.
Quels sont les nouveaux personnages ou groupes introduits dans cet épisode ?
L’épisode introduit les Séraphites (ou « Scars »), une faction religieuse reconnaissable à leurs cicatrices faciales en forme de « sourire de l’ange ». Leurs méthodes moyenâgeuses et leur vision d’un monde « meilleur » vont jouer un rôle important dans la suite de la saison4.
La saison 2 couvre-t-elle l’intégralité du jeu The Last of Us Part II ?
Non, les créateurs Craig Mazin et Neil Druckmann ont confirmé que l’intrigue du jeu The Last of Us Part II sera étalée sur au moins deux saisons (2 et 3), avec une possible extension sur une saison 4 si nécessaire. Le jeu est beaucoup plus riche et ambitieux d’un point de vue narratif que le premier1.
Alors, qu’avez-vous pensé de cet épisode ? Êtes-vous Team Ellie ou pensez-vous que la vengeance est un plat qui se mange froid… ou pas du tout ? Partagez vos théories en commentaires !
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