Quand les Japonais fantasment sur Tokyo en miettes, ça fait pas semblant! Entre tremblements de terre titanesques, monstres kaiju badass et apocalypses nuclĂ©aires bien flippantes, la capitale nippone en prend plein la tronche dans tous les mĂ©dias. Un fĂ©tichisme de la ruine urbaine qui raconte bien plus que de simples explosions – c’est toute une psychĂ© nationale qui se dĂ©voile quand Tokyo part en fumĂ©e.
City on Fire: Pourquoi Tokyo est la ville la plus détruite de la pop culture
SĂ©rieux, vous avez remarquĂ© cette obsession? Des dĂ©cennies que les crĂ©ateurs japonais s’acharnent sur leur propre capitale comme si elle leur avait piquĂ© leur bentĂŽ. Et pas qu’un peu! La destruction de Tokyo s’affiche partout: cinĂ©ma, mangas, animes, jeux vidĂ©o… Cette mĂ©tropole est probablement la ville la plus rĂ©guliĂšrement pulvĂ©risĂ©e de toute l’histoire de la fiction.
Prenez Godzilla, ce lĂ©zard radioactif queen-size qui, depuis 70 ans, transforme les gratte-ciels tokyoĂŻtes en mikado gĂ©ant. Dans le premier film sorti en 1954, le bestiau ne s’attaque pas au hasard Ă la ville – il dĂ©truit spĂ©cifiquement « le centre-ville prospĂšre, qui s’est empressĂ© d’effacer les traces de la guerre ». Le message est clair: la destruction de Tokyo opĂšre comme une catharsis nationale, un reset brutal quand la sociĂ©tĂ© part en vrille.
Et c’est pas juste Godzilla! Des dizaines de kaiju (ces monstres typiquement japonais) ont fait de Tokyo leur terrain de jeu destructif. Mothra, par exemple, a littĂ©ralement pliĂ© en deux la Tour de Tokyo en 1961. MĂȘme les nouvelles constructions sont dans le viseur: Ă peine inaugurĂ©, le complexe commercial Yurakucho Mullion se faisait dĂ©jĂ dĂ©molir dans « Le Retour de Godzilla » trois mois plus tard. (Comme quoi, l’immobilier Ă Tokyo, c’est vraiment pas un investissement sĂ»r!)
L’apocalypse made in Akira: le ground zero de la dystopie urbaine
Parlons d’Akira, ce monument du manga et de l’animation japonaise qui commence fort: « Tokyo est dĂ©truite par une mystĂ©rieuse explosion le et cela dĂ©clenche la TroisiĂšme Guerre mondiale ». Bam! D’entrĂ©e de jeu, Katsuhiro Ćtomo nous sert une destruction de Tokyo si spectaculaire qu’elle est devenue iconique.
En 2019 (oui, le futur c’Ă©tait hier, ça fait flipper), Neo-Tokyo est cette « mĂ©gapole corrompue et sillonnĂ©e par des bandes de jeunes motards dĂ©sĆuvrĂ©s et droguĂ©s ». Une reconstruction qui porte en elle les germes d’une nouvelle destruction – comme si Tokyo Ă©tait condamnĂ©e Ă un cycle infernal d’apocalypse urbaine. Le personnage de Tetsuo, avec ses pouvoirs psychiques incontrĂŽlables, devient littĂ©ralement l’incarnation de cette force destructrice qui menace constamment la ville.
Ce qui fascine dans Akira, c’est comment la destruction de Tokyo devient une mĂ©taphore du trauma national – le pouvoir sans cesse croissant de Tetsuo « pourrait faire exploser la planĂšte ». Une puissance qui rappelle celle de la bombe atomique, crĂ©ant ce que certains critiques ont appelĂ© une « apocalypse joyeuse » – cette catharsis par l’anĂ©antissement total.
Tokyo Jungle: Quand la nature reprend ses droits
Changeons de registre avec Tokyo Jungle, ce jeu vidĂ©o complĂštement barrĂ© oĂč l’humanitĂ© a mystĂ©rieusement disparu, transformant la capitale nipponne en terrain de chasse pour animaux sauvages. Ici, la destruction de Tokyo prend une forme diffĂ©rente: pas d’explosion spectaculaire, mais un abandon progressif oĂč « la ville est devenue une terre en friche oĂč la faune sauvage s’est dĂ©veloppĂ©e ».
Dans ce monde post-humain, « certains animaux se sont Ă©chappĂ©s des zoos, d’autres sont retournĂ©s Ă l’Ă©tat sauvage« . Le pitch est gĂ©nial: vous incarnez diffĂ©rentes bĂȘtes, du Pomeranian au lion, dans une lutte darwinienne pour la survie au milieu des ruines de Tokyo. L’analyse dystopique qui en dĂ©coule est fascinante: et si notre extinction Ă©tait juste un Ă©pisode parmi d’autres dans l’histoire de la planĂšte?
Le jeu propose cette vision dĂ©licieusement ironique oĂč « la bĂȘte sauvage qui sommeille en un loulou de PomĂ©ranie se rĂ©veille« . La destruction de Tokyo devient ici le terrain d’une expĂ©rience de pensĂ©e: que reste-t-il de notre civilisation quand nous ne sommes plus lĂ pour la maintenir? (Spoiler: pas grand-chose, et les chiens-robots sont les seuls Ă enquĂȘter sur notre disparition!)
Le trauma nucléaire: racine de toutes les destructions?
Impossible de parler de destruction de Tokyo sans Ă©voquer le spectre nuclĂ©aire qui plane sur toute cette production culturelle. La catastrophe nuclĂ©aire dans la fiction japonaise n’est jamais trĂšs loin de la rĂ©alitĂ© historique d’Hiroshima et Nagasaki.
Dans « The Reenchantment of Eschatology« , on apprend que « la possibilitĂ© d’une destruction nuclĂ©aire dans le monde moderne a créé une eschatologie sĂ©culiĂšre » qui, contrairement aux visions religieuses de la fin du monde, « crĂ©e nihilisme et apathie plutĂŽt qu’un sens ultime ». C’est exactement ce qu’on retrouve dans de nombreuses Ćuvres japonaises traitant de la destruction de Tokyo.
Le rĂ©alisateur Akira Kurosawa, dans son film « Dreams », propose une vision spĂ©cifiquement japonaise de l’apocalypse nuclĂ©aire, utilisant « la religion populaire japonaise comme un prisme Ă travers lequel cette apocalypse peut ĂȘtre vue« .
Pourquoi cette obsession? Au-delĂ du spectacle
Tiens-toi bien: cette fascination pour Tokyo dĂ©truite dans la pop culture n’est pas qu’une histoire de spectacle visuel (mĂȘme si, soyons honnĂȘtes, voir la Tour de Tokyo s’effondrer, c’est quand mĂȘme visuellement badass).
La vraie raison est plus profonde. Le Japon est un pays marquĂ© par les catastrophes – tremblements de terre, tsunamis, bombardements… « L’histoire de la capitale nippone est indissociable de catastrophes en tout genre : naturelles ou surnaturelles, rĂ©elles ou imaginaires ». La destruction de Tokyo dans la fiction permet d’apprivoiser ces peurs collectives, de les mettre en scĂšne pour mieux les exorciser.
Tokyo éternellement détruite, éternellement reconstruite
De Akira Ă Tokyo Jungle, la destruction de la capitale japonaise fonctionne comme un mythe moderne nĂ©cessaire, thĂ©rapeutique mĂȘme, pour une nation constamment sur la ligne de faille entre catastrophe et renaissance.
Alors, vous aussi vous ĂȘtes fascinĂ©s par cette obsession japonaise pour la dĂ©molition de leur capitale? Partagez vos Ćuvres prĂ©fĂ©rĂ©es mettant en scĂšne Tokyo en ruines dans les commentaires!





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